Diversification de portefeuille : le retour des opportunités obligataires
Alors que les multiples hausses de taux orchestrées par les banques centrales ont clairement ralenti, la dynamique haussière des marchés actions, elles auront eu l’avantage de remettre en avant une classe d’actifs délaissée par les investisseurs depuis de nombreuses années : le marché obligataire sous toutes ces formes. Avec une hausse de 400BPS de son taux de dépôt en 12 mois, la BCE a permis aux produits obligataires d’offrir à nouveau des rendements dignes de ce nom, et de redevenir un segment incontournable dans une allocation d’actifs.
Retour du fonds euro
Cela commence par le retour en force du fonds euro, support à capital garanti (brut de frais) dont les assureurs ne voulaient plus entendre parler il y a encore 1 an. Aujourd’hui, ces mêmes assureurs font preuve d’ingéniosité (taux boostés, primes) pour attirer de nouveau les épargnants sur ce support qui devrait venir concurrencer le Livret A en termes de rentabilité, mais avec tous les avantages de l’enveloppe assurance-vie. Alors que le rendement moyen des fonds euros s’est établi à 1,91% en 2022 selon l’ACPR, les assureurs les plus agressifs pourraient viser des niveaux supérieurs à 4% pour 2023 et 2024.
Mais c’est bien le secteur des obligations d’entreprises qui fait un retour en force chez les allocataires d’actifs. Les obligations Investment Grade, dites de bonne qualité, offrent aujourd’hui des rendements proches de 4,5%-4,70% sur des maturités 5 ans, quand ces mêmes titres proposaient des niveaux de 1% début 2022. Concernant le secteur du High Yield, où nous trouvons les obligations plus risquées, nous trouvons aisément des rentabilités de 7-7,5%.
« Fonds à échéance »
Du fait de ce nouveau contexte de marché, les fameux « fonds à échéance », lancés il y a une vingtaine d’années par des maisons comme La Française ou Oddo AM, sont le nouveau « must-have » dans les contrats d’assurance-vie. Ces supports offrent effectivement un couple rendement-risque des plus attractifs, tout en apportant de la diversification à la fois sectorielle et géographique. Nous voyons ici un vrai retour aux fondamentaux de marchés obligataires, où le portage jusqu’à la maturité prend tout son sens. Enfin, pour les plus avertis qui acceptent de rajouter un risque de change au risque de taux, les obligations souveraines américaines de maturité 2 ans permettent d’obtenir des rendements supérieurs à 5% depuis la dernière réunion de la FED le 19 septembre dernier.
Le temps du TINA (« There Is No Alternative ») est donc révolu et la gestion multi-actifs retrouve ainsi ses lettres de noblesse.